Parcours singulier, que celui d'Alain Kremski...
Après des études brillantes, où il est encouragé par de nombreuses personnalités (Igor Stravinski, Nadia Boulanger, Darius Milhaud, Olivier Messiaen), il délaisse les chemins d'une carrière toute tracée pour explorer l'univers mystique des SONS des cloches de temples, gongs, bols bouddhiques (Japon, Chine), bols chantants (Tibet, Nepal), fasciné par les musiques et instruments d'Asie comme l'avait été Debussy par les orchestres et percussions de Java.

Pianiste, il aborde des répertoires inhabituels: oeuvres étranges de Friedrich Nietzsche, musiques sacrées, énigmatiques et émouvantes de G. Gurdjieff (souvenirs des séjours de Gurdjieff dans des confréries très fermées d'Asie et des monastères secrets soufis, grecs et esséniens),
pièces peu connues d'un Liszt visionnaire, ou rarement jouées comme celles de Clara Schumann, Richard Strauss, Grieg, Dvorak, Alkan, des transcriptions de Borodine, Wagner, Mahler, des jeunes contemporains, etc.

Ces mélanges extraordinaires dans une même soirée peuvent surprendre. Pourtant, pour Kremski, le but est toujours de retrouver l'essentiel, vibrations, énergies, mouvement, espace, silence, respiration, tranquillité, lumières, architectures sonores... Les principes fondamentaux et les lois demeurent au-delà de toutes les cultures, traditions, styles, époques, musiques. Alors, les barrières apparentes entre Mozart, Chopin, Scriabine, Gurjieff ou les sons inouis des bols bouddhiques s'effacent... Une unité d'un autre ordre apparaît.